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Les brigands des champs (privé Alexandriël)

Elyu
Elyu
Maître du Potin
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Dim 25 Juin - 13:53
Elyu
Marchant d'un pas vif, je commençais à ressentir la chaleur du début d'été. Même en matinée, le soleil tapait fort dans les champs, et surtout il n'y avait pas d'arbres ni de bâtiment pour créer de l'ombre. C'était la première raison pour laquelle je n'aimais pas les champs. La seconde était qu'autour d'Orchedin, ils formaient une étendue plate et inintéressante, à perte de vue. La seule chose digne d’intérêt aujourd'hui était une certaine ferme, à moitié effondrée, qui abritait des bandits. Et c'était justement le but de la mission qui nous avait été confiée, à Alexandriël et moi. Je me demandais d'ailleurs comment je n'avais pas été mise au courant plus tôt, étant donné que je faisais partie, avec le Lieutenant Droit et le Capitaine, des seules personnes à s'occuper de la distribution des missions à la Guilde. Sûrement que le Lieutenant Droit avait décidé de s'en occuper lors d'un de mes rares jours de repos...
Je m'arrêtais un instant sous un des rares arbres parsemant les environs, un vieil arbuste à moitié desséché, mais qui avait l'avantage de créer une petite zone d'ombre pour autant qu'on se colle à son tronc. C'est ce que je fis donc. Je passai ma main sur mon front, essuyant les quelques gouttes de sueur malvenues qui y perlaient. Décidément, chaque année je me le répétais, mais l'été n'était vraiment pas une saison que j'aimais.
Il y avait longtemps que je n'avais pas reçu de mission de ce genre, et surtout dans un endroit aussi découvert que celui-ci. Cela me poussait à penser aux difficultés que présentait un tel terrain pour une approche discrète. Il suffisait qu'un des deux bandits soit hors de la ferme au moment où nous arrivions pour que l'effet de surprise tombe à l'eau. De plus, un endroit comme cette vieille bâtisse - qui d'après les rumeurs était passablement délabrée - ne serait pas le plus sûr des endroits pour un combat. Il fallait espérer que les bandits ne se trouveraient pas à l'étage, car je n'avais que moyennement envie de me retrouver avec un pied coincé dans un trou entre deux planches vermoulues.
J'arrivai enfin au point de rendez-vous. C'était l'arbre le plus grand des alentours, d'une taille même étonnante. Enfin, un arbre, quoi. Je m'assis sur une des grosses racines qui dépassaient du sol, puis repassait le dos de ma main sur mon front. Pourquoi l'hiver ne pouvait-il pas durer toute l'année ? Je déteste l'été.
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Alexandriël
Alexandriël
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Mer 5 Juil - 11:59
Alexandriël
Ce matin là j'étais un peu fatigué, après une nuit durant laquelle j'avais été incapable de dormir. Mes nuit étaient souvent ainsi ces derniers temps. Je les passait à veiller, à la lueur d'une bougie, à lire ou à écrire le plus souvent, usant un certain nombre de chandelles, une fois que je m'apercevait que je ne trouvais pas le sommeil. Mais la fatigue avait un effet positif sur moi. Elle me rendait plus gentil et plus ouvert. Je réfléchissait moins et je parlais plus. Ce matin là, j'étais donc fatigué, mais j'ouvrais de grands yeux radoucis sur le monde. L'âme plus légère, je regardais tout autours de moi avec un intérêt et une indulgence redoublés, prêt à m'émerveiller de tout. Étrangement, je prisait cet état d'esprit et ce qui était devenu, plus ou moins, dernièrement, mon mode de vie.

Cependant ce n'était pas un matin à rêver pour simplement me laisser bercer, charmer et conquérir par les beautés innocentes de ce monde ; c'était un matin durant lequel je devrais m 'efforcer d'être avisé et efficace. On nous avait confié, à Elyu et à moi, la tâche de chasser deux bandits qui sévissaient dans la région, et qui s'étaient réfugiés, d'après ce que l'on disait, dans une ancienne ferme abandonnée, non loin d'Orchedin.

Je connaissait Elyu de vue, mais je n'avais encore jamais eu l'occasion d'entretenir une vraie conversation avec elle. Aussi je pensait à cela, et j’essayais d'anticiper ma journée, tout en me rasant devant le petit miroir accroché dans ma chambre. Je me demandais comment ça allait se passer avec cette jeune femme que je connaissait à peine ; je croisai mon regard dans la glace et remarquai que  mes yeux étaient tout de même cernés par la fatigue ; mes cheveux ne valaient guère mieux. Alors que je fixais d'un regard éteint une mèche presque noire qui s'agitait sur mon front, je grognai légèrement de douleur et de frustration, tandis que du sang se mettait à perler et à couler rapidement sur ma joue. Je venais de me couper maladroitement en me rasant. J'étais beau, en vérité, parfait pour mon «  rendez vous » avec Elyu. Je m'adressai un sourire sarcastique, puis je quittai l'image balafrée.

Quelques instants plus tard, j'avais ceint mon sabre, accroché dans son fourreau, dans mon dos, et quitté la pièce. Après avoir mangé un peu, sans réel appétit, je quittai la guilde, seul, et me mis en marche dans les herbes un peu hautes et séchées par la chaleur, évitant les chardons. Je portais un pantalon brun, plutôt large, et resserré aux chevilles, et j'écoutais inconsciemment le froissement du tissus et des herbes tandis que je marchais, en jetant des coups d’œil distraits autour de moi. Je suivis un chemin bordé d'arbres, puis ceux-ci commencèrent à se faire rares, et le paysage commença à devenir de plus en plus plat. Enfin les champs se dessinèrent autour de moi, et je reconnus dans ceux-ci du blé.

Je croisai un arbre un peu décharné au milieu des champs, mais qui n'était pas dénué d'un certain charme et d'une certaine poésie. Je m'arrêtai un instant pour le regarder s'agiter dans la brise, en ayant un léger doute. Étais-ce là que je devais retrouver Elyu ? « Un grand arbre au milieu des champs » , c'était le point qui avait été convenu. Non, ça ne devait pas être celui-ci, c'est ce que je finis par conclure, un peu perplexe, en fixant le tronc, un peu absent. Je pris conscience que la fatigue me rattrapait et me ressaisis. Jetant un regard autours de moi, j’aperçus un autre arbre plus loin, entouré d'une large zone d'ombre. Celui-ci était plus grand et verdoyant. Ça devait être cet arbre.

Je m'y dirigeai donc. Le soleil commençait à me cuire légèrement, malgré ça j’appréciais sa chaleur sur mes bras et mes épaules nus. Je marchais en bordure de l'un des champs de blé, pour ne pas abîmer les rangées si bien alignées, et briser les épis.

Mes derniers pas se firent gauches et maladroits ; je portai machinalement ma main à ma coupure, où s'était formé une croûte de sang séché. Résolument pourtant j'avançai, et je voyais grandir une petite silhouette assise au pied de l'arbre. La silhouette d'Elyu.
Elle m'avait vu venir de loin, certainement, et me regardait arriver, calmement me sembla t-il, acérée et vigilante comme un oiseau de proie qui garde et règne sur les lieux depuis son territoire.

A mesure que j'approchais, je pouvais distinguer son regard que je croisai quelques instants ; un regard froid, le regard de l'une des gardiennes d'Orchedin,dans lequel je lisais l'acuité de ses sens de guerrière. Je détournai mon propre regard pour le reporter sur le tronc de l'arbre, au moment où j'arrivai sous celui-ci.

Salut», dis-je gauchement, en me demandant si je n'aurais pas plutôt du dire «bonjour», plus convenablement. Je me sentais plutôt mal à l'aise dans mon corps soudainement ; je la regardai à nouveau en m'efforçant de ne pas la dévisager. Elle était magnifique, mais j'avais le terrible défaut de trouver la plupart des femmes magnifiques. Je lui souris brièvement, découvrant mes «crocs» gentiment, puis je lui tendis la main pour l'aider à se relever.
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Elyu
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Ven 14 Juil - 19:17
Elyu
Bientôt, je le vis arriver. Étrangement, il ne semblait pas très rassuré, son pas semblait comme hésitant. Étais-je si effrayante que cela ?
Je profitai du chemin qui le séparait encore de moi pour l'observer. Il était trop loin pour que je puisse le voir précisément, mais je ne pouvais m'empêcher d'essayer de voir à quoi il ressemblait. De ce que je pouvais voir, il n'était pas très grand. Décidément, j'étais destinée à travailler avec des gens plus petits que moi, entre lui et Ariemm. Cela dit, il était tout de même plus grand que notre Capitaine, même si en soi cela n'avait rien d'incroyable. Sa peau semblait plus bronzée que la normale, surtout que l'été ne faisait que commencer. Ses cheveux étaient sombres, mais pour ce qui était de ses yeux, j'étais encore trop loin pour pouvoir en discerner la couleur.
Lorsqu'il fut plus proche, il croisa mon regard pendant un instant avant de le détourner au profit du tronc d’arbre, qui avait l'air soudainement très intéressant. Tiens, tiens... Il fuyait mon regard ? Je faillis laisser apparaître un sourire en coin, amusée par sa... timidité ? Je ne savais pas vraiment, en fait. Je n'étais pas habituée à un tel comportement.
En tout cas, ce bref échange de regard m'avait laissée voir la couleur de ses yeux. Ils étaient d'une sorte de mélange de... brun et vert ? Je n'avais pas vu précisément, mais une chose était sûre, ce n'étaient pas des nuances qu'on voyait tous les jours. Il m'avait même semblé voir une touche de jaune, mais je n'en était pas certaine.

-Salut, dit-il. Il n'avait pas l'air très assuré. Il me regarda de nouveau, d'une manière un peu bizarre, comme s'il tentait en fait de ne pas me voir.
Je fronçai les sourcils. "Salut" ? C'était tout ce qu'il trouvait à dire ? Enfin, après Akkami, je commençais à me faire au manque de respect, même si la jeune Novice s'était améliorée sur ce point -ainsi que sur d'autres- au fil des entraînements. Je laissai donc passer ce manquement à l'étiquette, avec un léger soupir, de ceux que je poussai régulièrement.
Puis soudain, il sourit et me tendit la main. Ce changement brusque d'attitude me prit au dépourvu. Une main ? Mais qu'est-ce que j'étais censée en faire ? C'est de la simple politesse, imbécile. Une invitation à te lever. Je clignai des yeux puis, hésitante, je posai vaguement le bout de mes doigts sur sa paume tendue et me relevai sans attendre qu'il fasse le moindre geste. Je fis mine de balayer la poussière de mes vêtements tout en m'éclaircissant la gorge. Il devait me prendre pour une folle, ou je ne sais quoi. Pour une première mission, ça commençait bien...

-Bonjour, marmonnai-je en me rappelant qu'il venait de me saluer.

Puis je le regardai en face. Heureusement que je ne rougissais pas souvent. J’étais parvenue à me recomposer un visage en enlevant la poussière -enfin, en faisant semblant. Le moins qu'on pût dire, maintenant que j'étais debout et à la même hauteur que lui,c'était que ses yeux étaient l'élément le plus remarquable de son visage. Le reste, bien que n'ayant rien de laid, était plus commun, mais quelques petits détails détonaient légèrement, si on y prêtait attention : ses cils, plus longs que la normale, ou bien sa mâchoire ferme, qui contrastait avec les premiers, mais qui étrangement, s'y accordait tout de même. On aurait dit une sorte de mélange de quelque chose de doux et d'une autre chose, plus dure. Il avait également une petite coupure nette à la joue, encore fraiche, ça se voyait. Rasage ? devinai-je.

-Alexandriël, c'est bien ça ? demandai-je, un peu pour combler le vide, tout en croisant les bras.


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Alexandriël
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Mar 18 Juil - 11:19
Alexandriël
Elyu sembla hésiter, puis elle posa très légèrement le bout de ses doigts sur la paume de ma main. Je lui fut reconaissant de cette marque de confiance.J'eus à peine le temps d'éprouver ce contact, qu'elle s'était déjà relevée sans mon aide. Je laissai retomber ma main, ressentant encore l'endroit où la jeune guerrière avait brièvement posé ses doigts fins.

Une brise légère agita l'arbre au dessus de nous : j'en ressentis la fraîcheur sur ma peau encore chaude de soleil. J'éprouvais tout avec acuité, j'avais l'âme et la chair trop sensibles, et j'étais très calme en même temps, ouvert et attentif à tout ce qui m’entourais. Je regardai l'ombre des feuilles qui dansait sur Elyu, tandis qu'elle passait d'un geste ferme ses mains sur ses vêtements pour les dépoussiérer, tout en s’éclaircissant la gorge, comme afin de chasser la légère tension ou gêne qui flottait entre nous. Je l'observai malgré moi, durant le bref temps où elle eût le visage un peu baissé pour regarder ses vêtements. Je remarquai la couleur des ses cheveux. Ils étaient rose pâle, et de ci, de là, se trouvaient quelques mèches rousses. Ces délicates nervures empourprées, qui se déployaient dans cette couleur, m'évoquèrent le bois de Rose, qui avait ce type de nuances, ou bien du quartz, car le quartz rose avait une teinte presque semblable, quoi que plus foncée. Je me sentais étourdi et presque choqué par le manque de sommeil, par la présence d'Elyu, cette quasi inconnue, et dans le même temps mon esprit fatigué s'arrêtait et s'amusait légèrement des étranges associations d'idées que je venais de faire en la regardant.

- «  Bonjour », marmonna t-elle, en réponse à ma salutation. Puis elle me regarda en face. Comme si le soleil s'était levé d'un coup au lieu de le faire progressivement, ce contact soudain me surpris comme une attaque. Je faillis me troubler et me détourner;  je ne bougeai pas. Plongé dans son regard bleu vert, il me sembla contempler de l'eau fraîche, où était écrit un message énigmatique. Pourtant j'eus le sentiment qu'une partie de moi saisissait une part de cette missive d'un autre monde qui m'était adressée. Je pouvais distinguer chacun de ses cils, et voir le moindre détail de son visage, qui me semblait, dans ma propension à m'émerveiller, parfait. Les mèches de ses cheveux, pleines de santé, tombaient sur le côté de son front clair. Je soutins son regard quelques instants, en ressentant une impression indicible et grave, puis je m'arrachai à ce contact.

Comme un animal, je croisait rarement le regard de quelqu'un bien longtemps. Baissant les yeux, je remarquai ses lèvres pleines, dont la nuance rose plus foncée répondait joliment à celle de ses cheveux. Je vis d'ailleurs ces dernières s'entrouvrir sur des dents blanches quand elle me demanda, tout en croisant les bras :

- « Alexandriël, c'est bien ça ? »

J’acquiesçai d'un signe de tête, croisant les bras à mon tour.

- « Ou Alex, tout simplement », dis-je avec un léger sourire de côté, en détournant les yeux vers le sol, son image flottant encore très nette dans mon esprit. J'étais intimidé en cet instant. Je regrettai ma barbe, qui m'eût un peu caché. J'étais certain que la jeune femme en face de moi était celle que je devais retrouver, mais je demandai tout de même, sans savoir pourquoi, un peu bêtement :

- « Je... Tu... Vous êtes Elyu, c'est bien ça ? »

J'avais employé presque les mêmes mots qu'elle, réalisais-je avec une vague gêne, mais je chassai cette pensée inutile avec un peu d'agacement. J'avais l'étrange impression que j'étais piqué par des aiguilles, comme si le regard d'Elyu était une lumière dont les rayons me traversaient et me brûlaient quelque peu. Tenant mon propre regard n'importe où sauf en sa direction, je traçai sans y songer, avec mon pied, quelques traits dans la poussière du sol.
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Elyu
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Mar 1 Aoû - 17:21
Elyu
D'un simple signe de tête, Alexandriël confirma.

-Ou Alex, tout simplement, ajouta-t-il avec un sourire en coin. Il ne me regardait plus, à présent, préférant détourner son regard vers le sol.

Aïe. Un surnom. Les surnoms étaient l'une des choses avec lesquelles je ne savais pas trop comment réagir. Devais-je l'appeler Alex, comme il venait de me le suggérer ? Malgré le fait que ce fût lui-même qui venait de me le proposer, une partie de moi me répétait que c'était un manque de respect, que nous ne nous connaissions à peine. De plus, cela ne me ressemblait pas d'être aussi familière. D'un autre côté, si je n'employais pas ce surnom, n'était-ce pas dans cette situation qu'il se vexerait ? Il penserait que je ne l'appréciais pas - bien que j'aurais moi-même difficilement pu en juger, étant donné qu'on avait à peine échangé trois mots - ou tout simplement que je l'avais ignoré.

Enfin, ce "débat" intérieur n'avait que trop duré. J'aviserai au moment où il faudra que je l'appelle par son nom, et pour l'instant, ce n'était pas nécessaire.

Il ne me laissa de toute façon pas la chance -ou la malchance - de répondre, et poursuivit :

-Je... Tu... Vous êtes Elyu, c'est bien ça ?

Je sentais clairement que cette question n'était là que pour la forme, tout comme la mienne juste avant. Nous savions tout les deux qui était l'autre, et d'ailleurs, qui viendrait traîner ici à part nous, par une pareille chaleur ? De plus, il fallait avouer que ce n’était pas le lieu le plus passionnant des environs.
Il avait dit ça sans me regarder, en bougeant le bout de son pied sur le sol, soulevant une légère poussière. Son attitude me faisait un peu penser à celle d'Akkami. Les petits tics nerveux, le regard partout ailleurs que vers moi... Mais contrairement à Akkami, Alexandriël ne me tutoyait pas, bien qu'il avait clairement hésité à le faire. Je décidai de ne pas relever. De toute façon, à quoi bon ? Ce n'était pas comme si c'était la première fois, entre le Capitaine et ma Novice. J'avais l'impression d'être la seule personne assez "coincée" pour avoir le réflexe de vouvoyer mes supérieurs.

-En effet, répondis-je comme si je ne savais pas qu'il connaissait déjà mon nom.

Que dire d'autre ? J'espérais qu'il ne s'attendait pas à ce que je fût bavarde, car ce n'était pas le cas. Toujours était-il qu'il fallait, à un moment ou un autre, que l'on commence cette fameuse mission, si on ne voulait pas y être encore le lendemain. Ma gêne avait partiellement disparu, je lançai alors :

-Bon, si on y allait ?

Le ton désinvolte que j'avais employé ne me ressemblait pas du tout, et je m'étonnai d'avoir parlé comme cela. Je guettais la réaction du jeune Soldat, le fixant des yeux. Avait-il eu vent de mes dehors froids, ou mon attitude inattendue le laisserait-il de marbre ?


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Alexandriël
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Sam 2 Sep - 11:28
Alexandriël
- « En effet. » me répondit Elyu. Je ne dis rien d'autre, mais je cessai de bouger. « Bon, et si on y allait ? » ajouta t-elle. Se montrait-elle froide envers moi, ou était-elle toujours ainsi d'ordinaire ? Je n'en avais aucune idée. Je relevai les yeux; elle me fixait. Je fut légèrement gêné, mais je ne me détournai pas; je hochai légèrement la tête et approuvai :

- « Ok, allons-y. »

Nous nous mîmes donc en marche. Les herbes sèches bruissaient sous nos pas. Je ne savais pas vraiment quoi dire; je regardais le paysage autours de moi, la colline au loin, au delà des champs. C'était joli. J'était content d'avoir mon katana sur moi, pour me défendre. Je pensais aux brigands qui nous attendaient. Je ne pensais pas que j'aurais à les tuer, seulement à leur faire peur, et à les chasser de nos terres. Nos terres... Oui, je pensais ainsi, maintenant, même si Orchedin n'était pas ma ville d'origine, depuis trois années que j'y étais, je commençais à m'attacher à ce lieu. Soudain je sus ce que je voulais demander à Elyu.

- « Ces brigands, ils ont fait quoi exactement ? Ils ont volé des gens ? »
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Elyu
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Dim 3 Sep - 14:16
Elyu
Avait-il senti mon regard sur lui ? Toujours est-il qu'il releva le sien, et ses yeux ne se détournèrent plus. Il hocha la tête et dit :

-Ok, allons-y.

Hochant la tête à mon tour, je me mis en route, gardant le regard loin devant moi pour surveiller l'approche de la ferme. De temps à autres, je me concentrais davantage sur où poser mes pieds, pour éviter de trébucher sur de petites racines qui sortaient par endroits de la terre poussiéreuse. Tomber était la dernière chose dont j'avais envie. Plus nous avancions, plus j'appréhendais la confrontation avec les brigands. Je ne connaissais pas le niveau de combat d'Alexandriël. Alex, me corrigea la petite partie de moi qui malgré tout essayait d'être normale. Je levai les yeux aux ciel, me recentrant sur ce à quoi je pensais la seconde d'avant. Il allait falloir que je m'adapte, mais d'abord, il fallait que je sache s'il était habitué aux missions de combats. Étant Soldat, il était tout de même probable qu'il le fût un tant soit peu. J'espère.
J'allais lui poser la question mais il me devança et demanda :

-Ces brigands, ils ont fait quoi exactement ? Ils ont volé des gens ?

Je le regardai, perplexe. Comment avais-je pu oublier de lui faire un compte-rendu de la mission ? Ça ne me ressemblait pas. Les lèvres pincées, gênée par mon oubli, je reportai mon regard sur l'horizon devant moi.

- Oui, lui répondis-je, principalement des agriculteurs et des habitants qui vivent en bordure de la ville, près des champs. Certaines fois, ces vols sont couplés d'actes de violences. Rien de très original. D'après les témoignages... et les rumeurs, ils sont quatre.

M'arrêtant, je me tournai vers Alexandriël et poursuivis :

-Tu te sens prêt ? Tu as déjà mené un combat en sous-nombre lors de tes missions ?

Je me rendis compte - un peu tard - que ma question n'était pas des plus encourageantes. On aurait dit que je le testais et que je mettais son expérience en doute. Ce n'était évidemment pas le cas, mais il fallait que je sache, pour ne pas me faire surprendre à un moment plus... urgent que maintenant. Et puis, le mal était fait, et pas moyen de revenir en arrière.
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Alexandriël
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Ven 8 Sep - 17:57
Alexandriël
D'après l'expression que je pouvais voir sur le visage d'Elyu, il me semblait qu'elle était quelque peu  déstabilisé par ma question. Elle se détourna rapidement et regarda ailleurs, droit devant elle, avant de me répondre :

- « Oui, principalement des agriculteurs et des habitants qui vivent en bordure de la ville, près des champs. Certaines fois, ces vols sont couplés d'actes de violence. Rien de très original... D'après les témoignages et les rumeurs, ils sont quatre. »

Elle s'arrêta brusquement pour se tourner vers moi et me demander :

- «Tu te sens prêt ? Tu as déjà mené un combat en sous-nombre lors de tes missions ? »

Je baissai les yeux, car elle me regardais, et pris le temps de réfléchir un instant. Puis je lui lançai un bref regard et répondit, un peu hésitant :

- «Non, je ne me suis jamais battu en sous-nombre. Je me sens moyennement prêt, je ne réalise pas vraiment ce qu'il va se passer, pour le moment. »

Qu'allait elle penser de moi ? Je me sentais un peu gêné d'avouer cela. En y pensant, je savais plus ou moins ce qui allait m'arriver, puisque je m'étais déjà battu. J'aurais de l'adrénaline, mon cœur battrait plus vite, je serais tendu, je réfléchirais plus vite que d’ordinaire. Par contre, gérer plusieurs ennemis en étant seul contre eux, je ne savais pas ce que cela faisait. Je rectifiai ma pensée : je ne serais pas  seul, je serais avec Elyu. Cependant, si elle s'occupait de deux adversaires, elle serait trop prise pour me venir en aide dans mon combat. Enfin, peut-être que cela se passerait ainsi. Je n'en savais rien. Un souvenir émergea alors douloureusement dans ma conscience, un souvenir vague... Et j'eus une idée. Peut être que nous pourrions nous battre dos à dos, ainsi, nous risquerions moins d'être blessé, étant donné que nous aurions plusieurs assaillants. Je ne dis rien à haute voix; nous verrions Elyu et moi si c'était approprié, une fois que nous serions dans la situation, et s'il le fallait, nous nous battrions de cette manière. Je n'avais pas besoin de lui en parler.
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Elyu
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Mer 20 Sep - 14:12
Elyu
Alexandriël baissa les yeux. Sa réponse semblait un peu incertaine, mais vu la question, je pouvais comprendre qu'elle le fût. J'en regrettais presque de l'avoir posée, mais il était important pour la suite que je sache.

-Non, je ne me suis jamais battu en sous-nombre. Je me sens moyennement prêt, je ne réalise pas vraiment ce qu'il va se passer, pour le moment.

Même si ce n'était pas la réponse que j'espérais entendre, elle ne m'étonnait pas plus que cela. Lors des entraînements, on n'avait pas si souvent l'occasion de faire l'expérience de combats déséquilibrés. Je ne savais pas depuis combien de temps Alexandriël était Soldat, mais ces derniers temps, la ville avait été relativement calme. Les missions dangereuses s'étaient faites plus rares qu'à une époque. Je ne savais pas si cette tranquillité allait durer, cependant. Peut-être qu'une nouvelle période mouvementée était sur le point de démarrer.
Je me remis à marcher et, avec un petit soupir, répondis :

-Bien. Merci d'avoir été honnête, cela me permettra de m'adapter plus facilement. Nous nous arrêterons lorsque nous serons en vue de la ferme, afin de voir s'il y a des brigands à l'extérieur.

Il était probable que ce fût le cas, car il était toujours utile de monter la garde lorsqu'on était hors-la-loi. Surtout qu'à quatre, s'ils étaient vraiment quatre, ils avaient de quoi faire des tours de garde de jour comme de nuit. Du moins, c'est bien ce que j'aurais fait si j'avais été à leur place. Quand on se savait potentiellement poursuivi par les autorités de la ville, on ne restait pas les mains dans les poches.
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Alexandriël
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Sam 23 Sep - 21:21
Alexandriël
Elyu se remit en marche; je fis de même. Elle me parla tout en marchant :

- « Bien. Merci d'avoir été honnête, cela me permettra de m'adapter plus facilement. Nous nous arrêterons lorsque nous serons en vue de la ferme, afin de voir s'il y a des brigands à l'extérieur. »

Nous continuâmes donc d'avancer, pendant un temps que je ne pus estimer; peut-être dix minutes, peut-être plus. Bientôt je vis se dessiner, à quelques distance de nous, une vieille bâtisse au toit de chaume. Le lieu était visiblement ancien. Il n'était pourtant pas en ruine, car il était bâti de pierres solides.

Je m'arrêtai et me tournai vers Elyu :

- « Je crois que nous sommes arrivés. »

J'avais à peine prononcé ces mots qu'un homme contourna la bâtisse et se posta devant l'entrée. Nous étions encore assez loin de lui, aussi je ne pouvais pas le distinguer en détail. Par chance, il ne nous avait pas vus pour le moment. C'était probablement l'un des brigands. Je portai sans y penser ma main à mon sabre, accroché dans mon dos.
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Elyu
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Mer 27 Sep - 19:59
Elyu
Au bout d'un moment, pendant lequel ni Alexandriël ni moi n'avions parlé, un bâtiment plutôt ancien mais, étonnement, en assez bon état, apparut, tout d'abord petite forme sombre au loin, puis grandissant au fur et à mesure que nous nous approchions. Alexandriël s'arrêta alors et, se tournant vers moi, m'annonça :

-Je crois que nous sommes arrivés.

J'hochai la tête à cette déclaration. Dans le même temps, je fronçai les sourcils, mais pas à cause de ce qu'il venait de dire. C'était parce qu' un homme venait de se placer devant l'entrée de la vieille ferme. Alexandriël l'avait vu, lui aussi, à la manière dont il avait porté la main à son arme.
Je reportai mon regard sur la bâtisse. L'extérieur était en bon état, mais c'était grâce à la solidité des pierres. J'avais cependant plus de doutes concernant l'état de l'intérieur. J'espérais que ce ne serait pas trop délabré.
Bon, comment allions-nous procéder ? Je ne savais pas s'ils avaient réellement mis un tour de garde en place, étant donné qu'à notre arrivée, personne ne se trouvait à l'entrée. Mais peut-être l'homme passait d'un côté à l'autre de la ferme à intervalles réguliers ? Cependant, il aurait été difficile d'aller vérifier de l'autre côté tout de suite, car même si pour l'instant nous n'avions pas encore été vus, cela ne tarderait certainement pas. Après tout, ce n'était pas pour rien qu'un homme montait la garde.
Je jetai un rapide coup d’œil aux environs et avisai un petit bosquet d'arbres rachitiques. Ce n'était pas l'idéal, mais c'était tout de même mieux que rien. Me baissant légèrement, je me hâtai de rejoindre le couvert des branches et fit signe à Alexandriël de me suivre. Ce dernier me rejoint et je pus lui parler :

-Ils ne se sont pas laissée sans surveillance, on dirait. Ce n’est pas étonnant.

Je jetai un coup d’œil aux lieux. Autour de la grange, il y avait un périmètre où les plantations étaient coupées court. Puis je me concentrai sur le garde. Malgré son rôle, il n'avait pas l'air très attentif ni concentré. Une bonne chose pour nous. Je repris :

-Le mieux serait de contourner la ferme pour vérifier qu'il n'y ait pas d'autre garde en extérieur, mais nous ne connaissons pas le terrain de l'autre côté, et si effectivement ils ont posté un homme, on risquerait de se faire repérer.

Je poussai un soupir, presque inconsciemment, et achevai finalement :

-Il va falloir que l'on profite de l'herbe haute pour s'approcher le plus possible. J'espère que tu n'as pas peur de te salir. Une fois à proximité, il faudra sortir de l'herbe et s'occuper du garde. Évidemment, l'idéal serait qu'il n'ait pas le temps d'avertir les autres, mais ça semble difficile, vu la distance qu'on aura à parcourir pour le rejoindre.

J'espérai vraiment que ça allait fonctionner. Qu'au moins nous ayons le temps de neutraliser le garde avant que les autres n'arrivent en renfort.

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Alexandriël
Alexandriël
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Lun 9 Oct - 19:38
Alexandriël
A mes côtés, Elyu avait répondu d'un simple hochement de tête. Je restai près d'elle et nous observâmes tous deux le bâtiment ancien pendant une poignée de secondes, puis elle me fit un signe, et je la suivis; elle m'entraîna vers un petit bosquet d'arbres. Ce n'était pas la meilleure cachette du monde, mais nous y serions toujours mieux que complètement à découvert.

Tandis que je me penchais pour passer sous les branches, les lambeaux d'un souvenir antérieur à mon accident revinrent inopinément et douloureusement dans ma mémoire. J'avais déjà vécut une situation semblable à celle-ci, où la nature avait été mon abri, où j'avais cherché sa protection. C'était un peu avant cet accident, ou plutôt, ce combat, celui qui avait fait de moi ce que j'étais aujourd'hui. Ce combat durant lequel mon ennemi m'avait blessé d'une lame empoisonnée, puis poussé, jeté du haut de la montagne sur laquelle nous nous battions. Ce poison et cette chute auraient du me tuer, ils avaient seulement saccagé mon corps et mon organisme, en causant de grands dégâts dans ma mémoire et mon esprit. C'était incroyable que j'en sois sorti vivant, mais je ne m'étais pas réveillé indemne. Si mon corps pouvait guérir, il en était peut-être autrement de mon esprit. Je ne me souvenais plus de mon nom ni de la majorité de ma vie avant la blessure et la chute. J'avais perdu mon identité.

Je me sentis légèrement découragé. Pourquoi ce morceau de ma mémoire  me revenait juste à ce moment là, à un moment où je devais être efficace, où il y avait du danger. Je ne devais pas me laisser troubler par cette réminiscence. Je regardai à travers les branches. Je voyais la vieille bâtisse, et l'homme qui se tenait devant, bougeant un peu de temps à autre. Elyu pris la parole :

- « Ils ne se sont pas laissés sans surveillance, on dirait. Ce n'est pas étonnant.»

Je ne répondis rien mais continuai d'observer le lieu de notre futur combat, et celui que j'allais bientôt affronter.

- « Le mieux serait de contourner la ferme pour vérifier qu'il n'y ait pas d'autre garde en extérieur, mais nous ne connaissons pas le terrain de l'autre côté, et si effectivement ils ont posté un homme, on risquerait de se faire repérer. »

Je hochai la tête, sans être sûr qu'Elyu m'avait vu. Elle soupira et poursuivit :

- « -Il va falloir que l'on profite de l'herbe haute pour s'approcher le plus possible. J'espère que tu n'as pas peur de te salir. Une fois à proximité, il faudra sortir de l'herbe et s'occuper du garde. Évidemment, l'idéal serait qu'il n'ait pas le temps d'avertir les autres, mais ça semble difficile, vu la distance qu'on aura à parcourir pour le rejoindre. »

Je pris quelques secondes avant de lui répondre.

- «Non, ça ne me dérange pas de me salir. Vous êtes prête, mon lieutenant ? »

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Elyu
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Mer 1 Nov - 17:10
Elyu
Les yeux toujours fixés sur le garde, j'entendis Alexandriël me répondre simplement :

-Non, ça ne me dérange pas de me salir. Vous êtes prête, mon lieutenant ?

Je fus presque amusée de la première partie de sa réponse. Dans tout ce que j'avais dit, il relevait cela, comme si c'était l’élément décisif de la stratégie. Je me retins de lever les yeux au ciel. Ça ne servait à rien que je m'attarde sur cela. je devais me concentrer sur l'action à venir.

-Bien sûr que oui, déclarai-je comme une évidence.

Et toi ? faillis-je demander, mais il l'était sûrement, sinon, il ne m'aurait probablement pas posé la question en premier. Je lui jetai un dernier coup d’œil rapide, histoire de m'en assurer, puis me baissai dans les hautes herbes.
De petits insectes voletaient ici et là, et une brise légère agita la mer végétale qui m'entouraient à présent. Il faisait agréablement plus frais, et malgré la chaleur qui montait en cette matinée d'été, la terre sombre avait gardé un peu de son humidité nocturne. Je m'excusai mentalement auprès de l'agriculteur à qui appartenaient ces terres. Je ne savais pas exactement quelle était cette herbe que nous allions traverser, ni même si c'était cultivé ou non, mais notre passage dans ces champs allait endommager une partie des potentielles récoltes. Enfin, nous avions tout de même une bonne excuse. J'oubliai finalement assez rapidement ce détail, concentrant mes pensées sur l'instant présent. Une petite bouffée d'adrénaline m'envahit et je me mis à avancer. J'essayais de progresser le plus rapidement possible tout en évitant de trop faire bouger la végétation autour de moi, car cela n'aurait pas manquer d'attirer l'attention du garde.
Je décidai de passer par la droite. Avec un garde inattentif comme celui-ci, nous avions peut-être une chance de le prendre par surprise, alors autant ne pas gâcher cette chance en arrivant dans son champ de vision direct, juste en face de lui.
Au bout de quelques minutes, j'atteins enfin la lisière des hautes herbes. Je fis lentement glisser la lame de mon épée hors de son fourreau, tâchant de faire le moins de bruit possible. Mieux valait éviter de la sortir en pleine course, je savais par expérience que ce n'était bon qu'à me ralentir.

-A trois, soufflai-je à l’intention d'Alexandriël. Un.... deux... (j'inspirai profondément) Trois !

Je bondis hors de notre couvert végétal et me ruai sur le bandit, aussi vite que je le pouvais. Le soleil et la chaleur étaient de retour, et je clignai des yeux pour qu'ils se réhabituent à la lumière vive qui se reflétait contre la façade claire du bâtiment.  
Le garde avait quelque peu piqué du nez, aussi eus-je le temps de parcourir quelque mètres avant qu'il ne réalise complétement ce qu'il se passait. Malheureusement, il me restait presque les deux tiers de la distance à parcourir lorsqu'il cria pour avertir ses compagnons, tout en se relevant gauchement. Je le vis dégainer à son tour son arme, une épée assez courte et qui semblait plutôt légère et maniable. Une fois sur lui, j'assenai immédiatement un coup rapide au niveau du genou, qu'il contra. Fronçant les sourcils, je me mis en garde et il fit de même.
J'enchaînai plusieurs attaques contre l'homme qui ne semblait pas décidé à attaquer. Habituellement, je ne combattais pas de manière aussi précipitée, mais la menace des autres bandits planait et il fallait se débarrasser de celui-ci au plus vite. Finalement, un de mes coups finit par l'atteindre au niveau de l'épaule gauche. Il recula de quelques pas, mais effectua soudainement une fente qui me prit au dépourvu. J'arrivai à détourner la lame suffisamment pour éviter une blessure grave, mais le tranchant laissa une coupure au niveau des côtes. Je serrai les dents, ne voulant pas me laisser déconcentrer par cette plaie dont la gravité ne me semblait pas très importante pour le moment. Profitant que son épée était tendue vers moi, j'infiltrai sa garde et enfonçai la pointe de mon arme dans sa cuisse. La lame s'enfonça profondément et l'homme chuta en poussant un gémissement de douleur. Je m'approchai rapidement et lui assenai un coup de la garde de mon épée sur le crâne. Il tomba à terre, inanimé. En voilà un qui ne nous poserait plus de problème pour le moment. Nous pourrions le ramener ensuite à la Guilde. Qui sait, peut-être avait-il de précieuses informations à partager ?

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Alexandriël
Alexandriël
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Jeu 28 Déc - 15:22
Alexandriël
Je ressentais à nouveau un peu la fatigue, je n'étais pas épuisé mais c'était mon esprit qui était différent de d'habitude. Je m'apercevais que je fixais un peu trop longuement chaque chose que je regardais, j'avais beau essayer de garder mon esprit clair, je voyais bien que j'étais un peu ralenti par le manque de sommeil. J'ai intérêt à faire un effort pour conserver au mieux ma lucidité et rester réactif, sinon moi et Elyu risquons de recevoir des blessures graves au cours de notre combat. Mais mon lieutenant semblait calme et sûre d'elle. Après qu'elle et moi ayons échangé un regard, elle se baissa pour s'immerger dans les hautes herbes. Le soleil se reflétait sur celles-ci, lorsque le vent les agitait, je voyais de légers reflets presque argentés et brillants sur elles. Je me suis baissé à mon tour et j'ai commencé à progresser au sol à côté de ma sœur d'armes. Je sentais la dureté du sol sous mes coudes et j'entendais seulement le froissement des herbes tandis que j'avançais. Par contre, dissimulé parmi elles, je ne voyais plus notre ou plutôt nos ennemis. Cependant je suis assez sensible et je pouvais sentir la présence du garde et deviner à peu près où il se trouvait. Mon lieutenant se dirigea vers la droite, c'est également ce qui me semblais le plus approprié ; je la suivis sans me poser de question ni lui parler. Quelques minutes plus tard elle atteignit la bordure du champs que l'on venait de traverser et je la rejoignit. Tout près, il y avait la bâtisse abandonnée, et devant elle, l'homme qui gardait l'entrée, je pouvais distinguer son visage à présent. Elyu sortit doucement son épée, j'entendis le son  très léger de la lame au fil bien tranchant qui glissait hors de son fourreau. Son regard bleu vert était fixé sur notre adversaire. Elle me murmura :

- «A trois. Un... Deux.. Trois ! »

Moi comme elle avions eu le temps de nous préparer à ceci durant le temps qu'avait duré notre marche jusqu'à ce lieu. Quand elle s'élança, j'eus une impression surprenante, un peu comme si un ange venait de me quitter. Peut-être que je suis lié à elle plus étroitement que je ne le pense.
J'ai serré inconsciemment ma mâchoire. Je ne savais pas si j'étais glacé ou si j'avais chaud, j'étais les deux en même temps pareil que si j'avais de la fièvre. Comme si le mots «trois» de la jeune guerrière avait agit avec un léger retard, j'ai senti un élan, une impulsion, deux secondes plus tard environs. De même que si la pierre se fissurait pour laisser place à un être de chair et de sang, je me suis senti soudain plus intensément vivant. Je sentais une énergie nouvelle, et je sentis que je rassemblais cette énergie, j'allais bouger avec harmonie et équilibre. Presque en un geste de danseur, j'ai porté la main à la garde un peu usagée de mon sabre, dans mon dos, qui attendait entre mes omoplates ; j'ai libéré la lame en un geste rapide, elle fit entendre en glissant un son clair et limpide, son chant qui me faisais penser à l'eau. Un son  que je ne cherchais nullement à dissimuler à nos ennemis puisque à présent il n'était plus nécessaire de se cacher. Presque dans un seul souffle, mon mouvement suivant était  de m'élancer pour suivre Elyu. J'étais plus léger que d’ordinaire, porté par un élan que je ressent habituellement quand j'escalade et suis très loin au dessus du sol, ou lorsque je m'entraîne au bâton en combat, c'est mon arme préférée, peut être que je l'aime plus que mon katana.

Dans mon champs de vision, dansaient les mèches de mon lieutenant, à un pas devant moi. Je vis le garde, rendu somnolent par la fatigue, un peu comme je l'étais quelques minutes auparavant en fait, se relever et rassembler ses idées ; il alerta ses compagnons de quelques mots brefs prononcés d'une voix forte. Elyu l'atteignit et se plaça face à lui ; ce qu'on pourrait appeler la danse s'engagea. Je la vis parer les premiers coups, son adversaire ne semblait pas aussi doué que cela comparé à elle, j'appréciais la façon de bouger du lieutenant d'Avelann. Elle s'effaçait avec grâce, fluide et rapide devant la lame ennemie. Mes mains étaient légèrement moites et je jetai un regard de l'autre côté, en tournant sur moi même vivement. J'étais sûr de ma sœur d'armes et je ne m'inquiétais pas pour elle, il est dans ma nature de protéger avec un rigoureux excès de prudence, et en même temps je devais être prêt à l'arrivée des autres brigands, et je n'eus pas à attendre longuement. Quelqu'un surgit de derrière le bâtiment, sur notre droite, une seconde personne sortit par la porte d'entrée, et une troisième sortit également de l'arrière de la bâtisse, mais par l'autre côté. Je remarquai que cette dernière était une femme, cela me surpris légèrement, mais je ne m'attardai pas sur elle. Au même moment, j'entendis l'adversaire d'Elyu qui s'effondrait au sol, vaincu, et je me suis placé dos à dos avec elle pour faire face à ceux que nous devions combattre à présent.

- « Restes dos à dos avec moi pendant ce combat, nous nous protégeons l'un l'autre.»

J'avais oublié momentanément de la vouvoyer, je m'en suis rendu compte, bien que c'était sans grande importance dans les circonstances. Je ne sais pas si j'ai jamais eu la grâce qu'ont certains en combat,  peut-être au bâton mais peut-être pas au katana, mais peu importait, il fallait surtout que je semble menaçant à nos ennemis. Ceux-ci s'adressaient quelques paroles et se préparaient à nous encercler. J'ai eu une pensée pour un guerrier de légende. Puisse son esprit être avec nous. Je ne portais aucune armure, aussi je savais que je recevrais pleinement la moindre blessure, mais un sourire erra sur mes lèvres, j'étais résolu à n'en recevoir aucune. Malgré ça, ça faisait un moment que je ne m'étais pas battu, j'étais sans doute rouillé. Mon adversaire le plus proche approchait, si bien que je pouvais le détailler désormais. C'était un homme décharné, presque autant que je l'avais été, mais tout en muscles. Cheveux blonds cendré, nez cassé, yeux clair aux pupilles bien noir luisantes, comme animées, ainsi que je l'étais moi même, par la fièvre. Je croisai de nouveau son regard et je me suis senti chanceler légèrement. C'était comme si tout se dédoublait en moi, et il en était de même pour ma vision qui s'altérait et se brouillait par à coup. Ma mémoire fractionnée me faisais souffrir. Je connaissais ce phénomène, cela m'arrivait quelques fois depuis ma maladie. Pourquoi je repense à tout ça maintenant ? J'ai regardé à nouveau mon adversaire. Un rayon de soleil arrivait droit dans mon regard, gênant encore plus ma vision. Cependant avec amertume, dégoût et malaise, il me semblait… J'avais l'impression… De connaître cet homme. J'ai murmuré rapidement, suffisamment bas pour que seule mon lieutenant m'entende :

- « Elyu, je connais l'un de ces homme. »

Cependant je n'ai pas eu le temps d'y réfléchir davantage, celui-ci se précipita droit vers moi, pour me porter un coup à la pointe de l'épée, en visant mon coeur. J'ai paré et dévié sa lame ;mais la femme, sur ma gauche, m'as attaqué à ce moment là. J'ai reçu une blessure dans mon épaule gauche, et j'ai du me tourner pour la repousser, elle et son épée, brutalement, ce qui m'a fait perdre en partie la protection que je maintenait dans le dos de mon lieutenant, mais en même temps, la force que j'avais mis dans mon geste avait projeté la femme en arrière, ce qui l'avait fait chuter à terre ; me retournant vers mon adversaire premier, je ne pus éviter une seconde blessure, le fer tranchant vint heurter et se planter violemment dans ma main droite, me coupant profondément et me mettant en sang. J'aurais du parer là aussi, mais je n'avais pas été assez vif. Cela commençait mal, j'avais prévu de ne recevoir aucune blessures et j'en avais reçu deux. J'étais effectivement rouillé. Le sang coulait à flots de ma main, sur la garde de mon katana, rendant  ma prise moins assurée. Une nouvelle fois je suis parvenu à repousser la lame de mon ennemi, sans toutefois parvenir à le blesser. Nos lames se croisaient, je prenais un peu plus d'assurance, malgré ma main blessée, et aucun de nous deux ne touchait l'autre. L'inconnue ne se relevait pas, elle était peut-être mal tombée, je n'avais pas le temps de regarder dans sa direction ni de penser à elle. Ma main rendue glissante par le sang me gênait. J'entendais dans mon dos les sons m'indiquant qu'Elyu se battait toujours elle aussi. J'étais revenu dos à elle pour la protéger. La femme à terre n'allait certainement pas tarder à se relever, mais en attendant cela nous laissait quelques instants de répit.
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Elyu
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Mer 21 Fév - 14:31
Elyu
Le temps que j'en finisse avec le premier brigand, Alexandriël était parvenu jusqu'au combat et s'était placé dos à dos avec moi. Il avait dégainé son katana et les trois autres bandits avaient lancé l'offensive, l'attaquant en sur-nombre.

-Reste dos à dos avec moi pendant ce combat, nous nous protégeons l'un l'autre, dit le Soldat

J’acquiesçai, en reprenant une profonde respiration pour évacuer la tension de mon premier affrontement. Cependant, les trois bandits restant se trouvaient du côté d'Alexandriël, et en restant dos à lui, je n'étais d'aucune utilité. J'amorçai le mouvement de me retourner lorsque soudainement, ma blessure me revint en mémoire, par le biais d'une petite vague de douleur au flanc. J'y jetai un rapide coup d'oeil et posai ma main dessus. Elle ne semblait pas trop profonde, ce n'était donc pas mon premier problème pour l'instant. J'essuyai le sang qui en avait coulé sur ma tunique pour ne pas que ma main glisse sur la garde de mon épée et me préparai mentalement à faire face à un nouvel adversaire. Puis j'entendis de nouveau la voix d'Alexandriël :

- Elyu, je connais l'un de ces homme.

Je me retournai finalement. Ou plutôt, je tentai, car un éclat métallique me prévint qu'une lame se dirigeait vers moi, et je levai la mienne juste à temps pour parer. Cependant, la précipitation de mon geste lui avait fait perdre de son efficacité, et l'arme de mon nouvel adversaire ne fut que ralentie. Elle continua sa route pour laisser une trace sanglante sur mon épaule gauche. Mes yeux s'étrécirent alors que je sentais la douleur émaner de la blessure dans le reste de mon bras, mais il ne fallait pas que je me laisse distraire. Le combat était loin d'être terminé.
Je me tournai pour faire face à l'homme, et je me rendis compte à ce moment-là qu'Alexandriël m'avait parlé. Était-ce celui-ci qu'il connaissait ? Cependant, le brigand que j'avais en face de moi ne me laissa pas le temps de poser la question. D'un geste rapide et puissant, il fit remonter son arme, la faisant décrire une large courbe de haut en bas. Courbe qui fut interrompue par mon épée, dans un fracas assourdissant. Je repoussai alors d'un coup sec sa lame vers le bas et donnai un coup transversal au niveau de son ventre. Il essaya de reculer mais ne fut pas assez rapide, bien que la blessure que je lui infligeai était loin d'être assez pour le vaincre.

-C'est lequel ? lançai-je d'une voix forte pour couvrir les bruits de combat, profitant du court temps que mettrait l'homme à se rapprocher, le quel tu connais ?

Le brigand était de nouveau proche, et il enchaîna une série d'attaques rapides et précises. Je réussis à en parer la plupart, mais deux d'entre elles me laissèrent des estafilades, une fine à la mâchoire et une autre un peu plus profonde à la cuisse. Je sentais mon cœur s'accélérer. Cet homme était meilleur combattant que le premier, bien meilleur même, et si ça continuait comme ça, il allait finir par réussir à me toucher gravement. Il fallait que je termine ce combat, et vite. Je lançai une attaque au niveau de son flanc, qu'il para sans mal. Immédiatement après, ne voulant pas lui laisser de répit, tout comme il venait de le faire, je commençais à enchaîner de petites fentes rapides, peu puissantes, afin de le fatiguer. Il les para toutes. Je voyais son expression se détendre, il pensait que je n'avais plus assez de force, il pensait que c'était terminé, et il pensait qu'il avait gagné. Il devenait confiant, relâchait son attention, même si ce n'était que très légèrement. Ce fut à ce moment-là que j'effectuai une feinte vers le bas. Avec satisfaction, je le vis se préparer à parer un coup visant les jambes, et au dernier moment, je fis remonter mon bras et effectuai une fente, la plus rapide possible. Je vis la surprise se peindre sur son visage tandis que la pointe de mon épée s'enfonçait sous sa clavicule droite, et je lui donnai une impulsion vers le bas, afin d'élargir la blessure. L'homme gémit et laissa tomber son arme. Je remarquai alors qu'il paraissait assez jeune, à peine plus vieux que moi. Mes sourcils se froncèrent, et je balayai ses jambes d'un coup de pied. Il tomba à terre, agonisant, et je me baissai pour ramasser son épée, que je jetai un peu plus loin. On n'est jamais trop prudent, il aurait pu essayer de nous attaquer de nous prendre par surprise pendant qu'on le pensait hors d'état de nuire.
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Alexandriël
Alexandriël
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Mar 27 Fév - 11:45
Alexandriël
Je commençais à perdre espoir. Ce combat était peut-être trop difficile pour moi. Pourtant nous devions réagir pour empêcher ces brigands de nuire. C’était plus fort que moi, j’avais peur de blesser gravement mon adversaire. Après tout, ce n’était pas un démon que je combattais, mais un être humain. J’aurais dû prendre une arme moins mortelle. Je résolus de blesser mon ennemi, suffisamment pour qu’il soit hors de combat, mais sans risquer qu’il meure. Enfin, peut-être que j’étais un peu présomptueux et que c’était moi qui risquais de mourir, si mon adversaire n’avait pas tant de scrupules.

Tenant fermement mon katana à deux mains, malgré ma blessure et le sang, je lui faisais face. Je venais juste de lui infliger une petite blessure. Je pouvais percevoir qu’il se préparait à m’attaquer à nouveau. Pour ma part j’avais le même sentiment, d’être à l’affut, mais plus de façon défensive même si j’étais déterminé. Malgré la tension, déconcentré pendant une seconde, j’ai chassé d’un mouvement une mèche de mes cheveux qui venait devant mes yeux et m’ennuyait. Juste à ce moment-là mon ennemi s’élança, et je bloquais avec peine sa lame, car il avait mis beaucoup de violence dans son geste. Tandis que mes forces et l’acuité de mes réflexes étaient sollicités, j’entendis Elyu me poser une question d’une voix forte, au moment où mon adversaire venait de me blesser au-dessus du poignet gauche. Cela valait mieux que si cela avait touché un point vital. Je grondais légèrement de douleur et rejetai l’homme brutalement en arrière. Mais il en fallait plus pour perturber son équilibre, il rigola et repris aussitôt ses appuis sur le sol, ainsi que sa garde.

- « Celui qui se trouve face à vous à présent. L’homme au nez cassé. » Répondis-je à Elyu entre mes dents, tandis que je bloquais les coups donnés et les rendais furieusement. Du moins, je crois que je le connais, mais je ne suis sûr de rien. Pourtant il ressemblait à la personne qui m’avait jeté du haut de la montagne. Mais comme des fragments lumineux, les souvenirs voulaient traverser mon esprit, et restaient insaisissables. Comme s’ils émergeaient à ma conscience, tels des reflets d’or sur une rivière, changeants éphémères. Oubliés aussitôt qu’apparus, comme s’ils ne pouvaient se fixer dans ma mémoire ou comme si je voulais les rejeter.

Mon lieutenant non loin de moi se battait aussi, j’entendais le son clair des lames et je sentais ses mouvements à côté de moi. Celui que je combattais à présent était le dernier homme valide, à part celui qu’Elyu elle-même affrontait. Enfin, sauf si on comptait la femme aux cheveux roux qui était toujours sonnée, appuyée contre le mur de la bâtisse, les yeux fermés. D’après ce que j’avais pu voir, elle était presque charmante, mais il était inutile que je me déconcentre en laissant mes pensées s’égarer de ce côté. Peut-être que la fatigue me rattrapait. J’ai eu une pensée pour Marie, ma Reine. Car je devais faire les bons gestes pour éviter de nouvelles blessures, et mettre mon adversaire hors de combat.

Cependant, je repoussais inutilement me semblait-il, les attaques, sans faire guère plus que me défendre. Ce faisant, je songeais à mon lieutenant. Elle avait fait bien plus qu’elle ne devait. Lorsque je compris qu’elle avait gagné son combat, cela me fit du bien, je sentis un peu plus d’espoir revenir en moi. Je pensai nécessaire de lui dire, avec douceur, presque avec tendresse, malgré la tension dans laquelle j’étais :

- « Vous devriez vous reposer à présent que vous avez vaincu cet homme. Vous l’avez bien mérité. »

Si je n’avais pas été en train de me battre contre quelqu’un, j’aurais bien eu envie de caresser le dos d’Elyu, aux muscles tendus par le combat, ou d’embrasser son front avec amour. En voilà une idée, dans la situation ou je suis. Il fallait que j’arrête et que je me concentre sur ce qu’il se passait. Malgré ça, je crois que je puisais dans cette pensée de tendresse des forces nouvelle, et j’entrais dans la garde de mon adversaire, en lui ouvrant l’avant-bras. C’était une mauvaise blessure pour lui. Il comprima celle-ci un instant, par réflexe, puis j’évitais de justesse un coup qui visait mon visage. Cette fois, je n’avais plus le choix, il avait bien failli blesser mes yeux. Je m’étais penché pour esquiver, je fauchai les jambes de l’homme avec le plat de la lame pour le faire tomber à terre. Aussitôt qu’il fut tombé, je plantai la lame dans sa main et dans le sol, pour l’empêcher de se relever, et pour plus de sûreté, je mis sa propre épée à l’écart d'un coup de pied. J’aurais pu la planter dans sa deuxième main, mais il me parut plus humain de l’assommer rapidement, cela suffirait à être sûr qu’il ne puisse plus rien faire. J’espérais ne pas avoir tapé sa tête trop fort et ne pas lui avoir causé trop de dommages.

A nouveau conscient de ma respiration, je m’écartais de lui, je voulais revoir le visage de l’homme au nez cassé, comme si j’allais récupérer l’une des clefs de mon existence. Je savais que j’allais retrouver les clefs de ma vie et ma mémoire en temps voulu, mais je n’avais aucune patience et cela m'exaspérait. Cependant, je devais d’abord penser à mon lieutenant, et ma pensée présente lui appartenait.
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